En réponse à une demande de la commission des affaires économiques du Sénat, la Fédération des services énergie environnement (Fedene) a fait un point qu’elle diffuse plus largement à l’ensemble des acteurs du secteur, aux collectivités et services de l’Etat concernés. Cette fédération l’a réalisé en collaboration avec ses sept syndicats professionnels qui ont chacun fait remonter les inquiétudes et interrogations de centaines d’entreprises membres.
L’attention y est portée sur les conséquences techniques et contractuelles de la crise sanitaire actuelle et des pe?riodes d’arrêts qu’elle entraîne. Est pointé le risque de "non-respect des dates limites de validité des habilitations, visites générales périodiques obligatoires ou encore des certifications". Le secteur appelle de ses voeux une prolongation de la validité de diverses qualifications, formations/habilitations et contrôles périodiques réglementaires obligatoires. Et à une prise en compte des conséquences, fiscales notamment, qu’auront le non-respect d’engagements contractuels ou conventionnels pris en matière de mixité énergétique, "tant vis-à-vis d’autorités délégantes ou de clients privés que de l’Ademe". "Nous alertons également sur le risque que certaines chaufferies soient arrêtées, y compris les installations nécessaires à la production de chaleur pour le chauffage urbain", poursuit Pascal Roger à la tête de la Fedene.
Le secours met les gaz
Pour l’heure, malgré des tensions sur l’approvisionnement en bois observées dans certaines régions, aucune interruption de service n’est intervenue sur les réseaux de chaleur urbains et les chaufferies biomasse qui les alimentent. Là où les chaufferies et chaudières ont stoppé la cadence, c’est plus dans l’industrie. En milieu urbain ou périurbain, les chaufferies bois n’évoluant généralement pas seules mais avec l’appoint d’une ou deux chaudières gaz, c’est cette seconde voie de secours, certes moins écologique mais utilement présente, qui prend le relais. "D’autant qu’elle mobilise moins de personnel dans ce contexte de confinement, de retrait des techniciens et de re?duction des équipes disponibles pour être affectées sur des sites ou installations prioritaires". A chaque problème, des solutions ? Pascal Roger se veut rassurant : "Devant le défi à relever, la filière démontre un pragmatisme dont on dit qu’il manque souvent dans le pays. Je reste optimiste pour la suite, aussi sur la reprise progressive des chantiers de raccordement, d’extension ou de densification de réseaux de chaleur". Parallèlement aux discussions nationales, entre les professionnels de la construction et le gouvernement, sur la reprise progressive de l'activité du BTP et la publication imminente d’un guide de bonnes pratiques pour la faciliter, la Fedene diffusera ses propres préconisations et se rapproche du syndicat des canalisateurs pour les affiner et "voir ainsi des chantiers redémarrer, je l’espère avant l’été pour ne pas prendre du retard avant la prochaine saison de chauffe qui démarre en octobre prochain !".
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